Description
La méthode Kaddouch considère l’enfant comme le point de départ de l’apprentissage, elle est une éducation de l’enfant par la musique et pas seulement une instruction. En effet, le tout-petit possède déjà un savoir intuitif : il utilise instinctivement son potentiel inné et met spontanément en place des stratégies pour acquérir ce qu’il ne parvient pas immédiatement à réaliser.
Pour cela, l’improvisation musicale apparaît comme une véritable discipline qui permet à l’enfant d’exprimer ses goûts, son potentiel, et d’opérer des choix en permanence . Par la gestion de l’imprévu, l’improvisation développe la créativité (en exerçant le goût esthétique), elle permet la gestion et le contrôle de l’émotion et enfin, elle développe la réactivité positive, c’est à dire la capacité à discerner, à effectuer le choix optimal, celui qui exprime ses goûts profonds.
L’enfant, acteur de son apprentissage, adopte une attitude de dialogue et une écoute constructive (écouter et donner le sens) qui générera le plaisir, moteur de l’apprentissage et de la performance naturelle. Car un enfant qui aime est un enfant qui veut, et un enfant qui veut, désinhibe ses résistances en libérant ses potentiels pour créer de manière simple et ludique.
Jouer à apprendre prend là toute sa dimension et on comprendra aisément les 4 phases de notre pédagogie :
– Jouer sans apprendre
– jouer à apprendre
– apprendre à jouer
– apprendre à apprendre
Les situations musicales proposées étant toujours intégrées dans des situations d’échange, alors l’enfant apprend à partager ses richesses, à communiquer autant ses émotions que ses idées, développant ainsi un vrai sens social. Le dispositif d’apprentissage chez le tout petit est inductif (sans passer par l’écrit, de la même manière que l’apprentissage de la langue maternelle), permettant ainsi l’élaboration d’un langage de l’émotion, qui rendra l’enfant capable d’ exprimer très tôt par le son ce qu’il mettrait plusieurs années à exprimer par des mots .
Et c’est par ce jeu sur la gamme des émotions (exprimer c’est apprendre à maîtriser) , que se développera l’intelligence émotionnelle.
Selon cette approche, créer ne se réduit pas à une innover, c’est-à-dire à produire du neuf, mais à prendre des décisions dans lesquelles l’élève se retrouve. C’est pourquoi les activités d’improvisation jouent un rôle décisif dans cette pédagogie. Elles permettent à l’élève de se découvrir et de se réaliser en créant. En sollicitant l’investissement de l’élève, en le mettant face à des problèmes qui le contraignent à adopter des solutions inédites et personnelles, l’improvisation favorise autant le développement de l’individu que son indépendance.
La pédagogie Kaddouch considère l’acte d’apprentissage comme création. La création est la résolution d’une situation-problème inédite. Une situation-problème inédite est une situation dans laquelle un élève ne connaît pas à l’avance la solution à son problème. Un acte de création personnel est un acte qui résout une situation-problème qui intéresse véritablement l’élève , c’est-à-dire qui se rattache à ses goûts profonds».
Conférence de Robert Kaddouch à l’Ecole Normale Supérieure, le 8 mars 2012
La méthode
La conductibilité est le concept fondateur de la méthode Kaddouch. Cette faculté humaine consiste à communiquer par la création. La conductibilité ne constitue pas seulement la possibilité d’inventer une solution dans une situation inédite (non connue à l’avance), elle ne se réduit pas à l’innovation ; elle permet de partager sa sensibilité et de devenir réceptif à la sensibilité d’autrui. En résumé, création et communication demeurent les deux dimensions fondamentales de la conductibilité. Ce concept est à rapprocher des idées de Bergson quand il dit : » l’homme n’existe qu’en créant » et quand il parle d’une ouverture dynamique, plutôt qu’une ouverture statique. Une thèse en philosophie vient d’aborder ce sujet.
De plus, la pédagogie Kaddouch considère l’acte d’apprentissage comme création. La création est la résolution d’une situation-problème inédite. Une situation-problème inédite est une situation dans laquelle un élève ne connaît pas à l’avance la solution à son problème. Une situation-problème inédite se distingue d’une situation -problème stéréotypée dans laquelle l’élève sait déjà de quelle façon résoudre son problème. De plus, il existe des actes de création personnels et impersonnels. Un acte de création personnel est un acte qui résout une situation-problème qui intéresse véritablement l’élève, c’est-à-dire qui se rattache à ses goûts profonds (l’évodique dans la terminologie de RK).(source : conférence de Robert Kaddouch à l’École Normale Supérieure, le 8 mars 2012)
Robert Kaddouch diffuse actuellement un enseignement régulier dans ses écoles, l’IFPM (Institut de Formation en Pédagogie Musicale), à Paris et en province, à Pau et à Tarbes , au Luxembourg, en Belgique, en Suisse, et il intervient en maître-formateur pour les Conservatoires Suisses (Les Conservatoires de Neuchâtel et de St-Imier ont créé une filière Cours Kaddouch).
Le Conservatoire de Neuchâtel (Suisse) a ouvert une classe Musique & Intelligence en septembre 2011 dans laquelle Robert Kaddouch développe le dispositif de cours appliqué à Paris, pour le département des enfants à haut potentiel, nourri d’échanges réguliers avec Arielle Adda, pionnière et spécialiste du sujet. ouvrage
Le concept fondamental : la Conductibilité
La Conductibilité est la communication par la création.

Le concept de Conductibilité a fait l’objet d’un ouvrage collectif, acte du colloque donné à l’Université du Mirail (Département de Philosophie) en présence de cinq philosophes français spécialistes de Bergson, Levinas, Maine de Birand et SImondon. « Le pédagogue et le philosophe, Robert Kaddouch et la Conductibilité » aux éditions l’Harmattan avec des textes de Jean-Hugues Barthélémy, Pierre Montebello, Arnaud François, Flora Bastiani, Sébastien Miravète.
Pédagogie Kaddouch – Concept de Conductibilité
Les 4 niveaux de conductibilité sont :
1. la communication « mondaine »: non créative et non personnelle
2. la communication « banale-égocentrique »: non créative et personnelle
3. la communication « experte-allocentrique »: créative et non personnelle
et la communication sous conductibilité, idéale dans une situation d’enseignement, selon Robert Kaddouch:
4. la communication « ductile »: créative et personnelle
(source: Conférence donnée au Conservatoire de Neuchâtel (Suisse) en février 2012)
La pédagogie Kaddouch au service des tout-petits
Le scénario pédagogique
Installé autour du piano comme devant son coffre à jouet, l’enfant est à l’écoute des multiples propositions musicales du professeur. Il va alors choisir, composer ses personnages et construire son action, ses propres histoires, ses scénarios. Il ne s’agit pas, pour le professeur, de raconter une histoire, mais de créer un beau moment, de générer une « tranche de vie » dont l’histoire musicale élaborée avec les enfants, le scénario, favoriseront des apprentissages de plus en plus complexes. Ainsi, chaque enfant du groupe d’éveil musical participe au scénario, il construit l’évènement et il se construit par l’évènement. L’histoire développée est aussi la sienne.
La nécessité du groupe et le rôle des parents
Il est à souligner l’importance et la nécessité de l’éducation d’un enfant au sein d’un groupe ou chacun existe avec ses particularités. Le professeur permet à chaque enfant de générer, au sein du groupe, une approche individuelle de l’apprentissage dans l’interaction avec les autres. Dans ce cadre, les attentes de l’adulte peuvent être frustrantes et inhibantes pour l’enfant.Chanter et frapper des mains, par exemple, ne sont pas les seuls signes d’activité d’expression musicale. N’attendez rien de lui, laissez-le capter le moment et se retrouver dans l’instant. L’important n’est pas ce qu’il fait pendant le cours, mais ce qu’il en fait. Observez-le plutôt pendant les jours qui suivent les séances !
Le rôle du maître
Le maître permet à l’enfant de participer à l’élaboration du scénario en se soumettant tout d’abord, à ses idées. Il va ensuite rappeler à l’enfant ses choix précédents, réactiver les scénarios antérieurs, lui permettre de renouer avec la mémoire de ses goûts profonds, déjà évoqués lors de cours passés, eux-mêmes confrontés à l’épreuve de l’actualisation.
L’épisode pédagogique
L’ensemble de ces associations, nouvelles et familières appartenant au scénario, vient alors interagir avec l’histoire personnelle de chaque enfant, permettant la formation potentielle d’un souvenir fort, d’une trace mnésique chargée affectivement. De ce conflit constructif émergera l’épisode pédagogique, comme «une tranche de vie». L’épisode pédagogique constitue l’étape cruciale du contexte d’apprentissage, considéré comme écrin à la nouveauté
L’art de la rupture à l’habituation
Introduire une altération, une incongruité dans le scénario, un élément savamment déstabilisant, à la fois constructif et provocant, dont la fonction est de stimuler l’apprentissage, permet un remodelage duquel naît la capacité d’apprendre, car apprendre c’est intégrer du nouveau. En associant les éléments du cours, étrangers à son quotidien, aux événements de son histoire personnelle, l’enfant stimule la dynamique d’apprentissage .
Le processus d’apprentissage chez le tout-petit
À cette étape du développement, le rôle interventionniste du maître est essentiel car il permet à l’enfant de sortir en permanence de ces boucles répétitives qui pourraient le conduire à un échec expressif. L’idée éducative consiste à établir la médiation permettant à l’enfant d’utiliser ses propres forces, son potentiel, et utiliser ses capacités naissantes de flexibilité mentale pour valider ses propres objectifs en vue d’une création, d’un apprentissage.
Le processus d’actualisation
Les trois actions pédagogiques du maître consistent à soutenir, valider ou bloquer les productions de l’élève pour actualiser, dans le sens de transformer l’émotion, la connaissance, en acte. Et cette opération d’actualisation-appropriation permettra à l’enfant de créer, nous l’avons vu, une nouvelle séquence dont les exigences et caractéristiques sont différentes de celles qui ont primé lors de la mise en forme du premier scénario. Le scénario ainsi réalisé obtiendra, dès lors, les meilleures caractéristiques de plaisir pour l’enfant, favorisant alors une meilleure consolidation mnésique.
L’ancrage
L’enfant élabore ainsi, chemin faisant, ses zones de réussite, il crée son espace, il fait exister le territoire de ses goûts . L’ancrage, c’est à dire le choix optimal parmi les zones de réussite, restera toujours le fil conducteur. Il va agir tel un levier pour permettre à l’élève d’accéder à une expression juste, celle de son propre univers sonore qu’il va projeter vers l’apprentissage.
La récupération
Dans la phase de récupération des souvenirs du scénario, on observera que les stratégies de récupération jouent un rôle essentiel dans les capacités de flexibilité mentale fondamentales à la dynamique d’apprentissage. On peut dire que la récupération stimule la fonction d’apprentissage, elle est un acte d’apprentissage qui apparaît comme un acte unique, personnel et créatif, utilisant l’élan de reviviscence comme potentiel d’apprentissage.
Pour résumer
Le scénario pédagogique implique une élaboration de données informatives et éducatives dans un espace personnel émotionnel stimulant la mémoire épisodique et permettant leur extraction-sémantisation dans un ordre et un temps jugé opportun par l’élève ou le professeur. Le moment venu de l’apprentissage, l’enfant se place au centre d’un univers qui est le sien, on pourrait même dire qu’il est au centre de la création de son univers.
Apprendre, c’est constituer un écrin à la nouveauté
Ainsi, l’enfant apprend à apprendre, il initie une dynamique d’apprentissage, il comprend qu’apprendre n’est pas rabâcher une information, mais constituer un écrin à la nouveauté, choisir la meilleure situation qui permettra d’accueillir la nouvelle information, puis évaluer la meilleure dynamique de restitution, considérant qu’actualiser, c’est créer. Et créer, c’est apprendre.
Actualiser, c’est Créer … et Créer, c’est Apprendre
Le Cours d’éveil musical Kaddouch
La pédagogie au service des enfants à haut potentiel
Article écrit dans la revue de l’école Polytechnique « La Jaune et la Rouge »
La pédagogie au service des enfants différents
Robert KADDOUCH pour AkroPAUL – Mars 2014
D’une réussite spontanée à une réussite nécessaire
La pédagogie Kaddouch à l’écoute de tous les enfants
D’une réussite spontanée à une réussite nécessaire
«L’Evodique Neuronale*, ce sont les «autres circuits» cérébraux qui permettent de réaliser différemment ce que les «autres gens» font à leur manière.» Robert Kaddouch
(*du grec Ev Hodos, le bon chemin)
La Pédagogie Kaddouch est basée sur l’écoute et le dialogue créatif en vue de l’émergence des potentiels naturels de l’enfant. Les parents dont les enfants ont des difficultés à valider, développer et faire valoir leur différence comme porteuse de qualités inhabituelles (trisomie, autisme, asperger, syndrome de williams, syndrome de Cornelia Dessange), parce qu’incompatibles avec les canons usuels, n’hésitent pas à adopter cette méthode humaine, joyeuse et performante.
Rester à l’écoute des potentiels et non des limitations
La question fondamentale pour Robert Kaddouch, n’est pas d’essayer de combler ce qu’un enfant trisomique ne «peut pas faire», mais au contraire, de pointer le plus rapidement possible, tout ce qu’il sait faire, afin d’élaborer et d’encourager un dispositif individué qui puisse l’aider à combler ses déficiences quand elles entravent son élan.
Evaluer ce qui apparaît pour développer ce qui est nécessaire
Pour une approche éducative plus juste, Robert Kaddouch utilise une posture nommée ignorance positive comme la capacité à s’émerveiller de tout ce qui apparaît chez l’enfant. Il est bien évident que cette démarche repose sur des techniques allant des gestes et postures pédagogiques aux moyens très précis d’analyse des improvisations musicales réalisées par les enfants.
Gestes et Postures Pédagogiques

Ces postures pédagogiques, ainsi que le dispositif de prise de décision créatif ont fait l’objet de plusieurs collaborations scientifiques. Conférence à la Sorbonne, Laboratoire Binet de Psychologie du développement, Pr Olivier Houdé.
La Pédagogie Kaddouch en quelques points
L’outil-clé du dispositif est l’accompagnement proprioceptif. A quatre mains avec l’élève, le professeur va agir comme s’il tenait la selle du vélo pour suivre l’enfant là où il va. Ainsi, il l’aide à s’accomplir en désignant ce qui a de l’importance pour lui, ce qui le vitalise, son Evodique, son bon chemin.
L’accompagnement proprioceptif de l’enseignant va utiliser trois techniques
• le soutien,
• le blocage constructif (comme un frein à la routinisation et à la persévération*)
• la validation (dégager la valeur d’une situation pour agir par renforcement positif)
(*Quand l’enfant reste bloqué sur un biais de perception)
Cet accompagnement permet de réaliser une vision pédagogique sous-tendue par une analyse et des hypothèses émises au vu des improvisations de l’enfant. Ces trois outils permettront au maître d’orienter l’élève vers son accomplissement, soit en résistant, soit en approuvant le chemin qu’il emprunte.
L’évodique devient alors un point d’ancrage, c’est à dire un levier grâce auquel le professeur déclenchera l’apprentissage en s’appuyant sur les forces vives de l’enfant, permettant
ainsi le passage d’une réussite spontanée à une réussite nécessaire.
La Pédagogie Kaddouch ne conçoit pas un programme figé, mais plutôt un horizon d’attente, c’est à dire ce que l’enfant a envie de réussir. Donc, pas de progression séquentielle mais la conception d’un flux continu jalonné de heurts, de résistances, de réussites et de bonheur. Dans ce cadre, l’évaluation considèrera les efforts fournis pour accéder à une information plutôt que le résultat, même s’il sera nécessaire, en son temps, de donner un retour objectif sur la production. Evaluer, c’est considérer la valeur de quelque chose, c’est pour moi, le premier geste éducatif, celui sur lequel je m’appuie pour encourager l’enfant, pour réaliser un renforcement positif.
L’exigence du professeur est le porte-parole de celle de son élève
On ne peut exiger d’un enfant ce qu’il ne peut exiger de lui-même. Par conséquent, augmenter son niveau d’exigence c’est d’abord développer son niveau de perception.
La Pédagogie Kaddouch confrontée à l’enseignement à distance
La nécessité d’un enseignement à distance
